À 21 ans, je suis parti seul pour la Thaïlande pour y voyager. Ce qui devait être un voyage de 5 mois, s’est avéré être une aventure de 18 mois durant laquelle j’ai visité 8 pays de l’Asie du Sud-Est. J’ai vu beaucoup de choses extraordinaires bien sûr, mais il y a un endroit que j’ai apprécié plus que tout: le petit village laotien nommé Muang Ngoi.
Après m’être rendu à Luang Phra Bang (Laos) – une ancienne ville coloniale française faisant aujourd’hui partie du patrimoine mondial de l’UNESCO, j’ai décidé d’aller explorer davantage le nord du Laos. Un voyageur m’avait conseillé d’aller voir le village de Muang Ngoi, un village qui ne pouvait être atteint que par bateau.
Alors, pour m’y rendre, j’ai emprunté le transport en commun laotien de prédilection : les Jumbo Song-Taos – d’énormes camionnettes dont la boîte arrière est recouverte et aménagée spécialement pour transporter 30 à 40 passagers.
Durant le voyage, perché sur la plate forme arrière du véhicule, j’ai pu admirer le trajet que prenait le song-tao qui passait par des routes de terre poussiéreuses à travers le terrain boisé et vallonné du nord du Laos. Après quelques heures, nous avons atteint un village sur les berges de la rivière Nam Ou. Muang Ngoi était situé plus au nord sur cette même rivière.
J’ai alors dû prendre un autre transport en commun. Cette fois-ci: un long bateau (ou dirais-je une longue barge) recouverte d’un toit et avec plusieurs bancs pour accueillir les passagers. Le voyage dura un peu plus d’une heure. Le bateau remonta tranquillement la rivière en serpentant entre les montagnes de calcaire escarpées, pour éventuellement nous amener à un petit village dans un décor pittoresque: Muang Ngoi.
Ce qui rend le Muang Ngoi si attrayant pour moi, c’est qu’il ne peut être atteint que par bateau. Donc, le village n’a ni camions, ni voitures, ni motos. Les villageois se déplacent en marchant de long en large dans les sentiers de terre du petit village. La route principale du village, qui est en fait un chemin de terre, est parallèle à la rivière. De chaque côté de celle-ci sont construites des maisons traditionnelles laotiennes. À une extrémité du village, une impressionnante montagne de calcaire escarpée monte abruptement vers le ciel.
À Muang Ngoi, je passais mes journées à lire dans mon hamac ou à faire des randonnées dans le village ou les environs. Le bungalow dans lequel je restais était au pied de la montagne de calcaire à l’extrémité du village et avait une vue donnant sur la vallée. Tous les jours, je mangeais dans un restaurant familial desservant des plats traditionnels du Laos, comme des laaps (de la viande émincée et cuite avec des fines herbes dont de la menthe fraîche) accompagnés du traditionnel riz collant.
Après quelques jours de détente, j’ai décidé d’aller explorer les environs de Muang Noi. Je me suis enfoncé plus loin à l’intérieur des terres bordant le village. Je devais d’abord traverser une rizière de grande envergure entourée de montagnes au loin et de chaque côté. Rendu à l’autre extrémité de la rizière, j’ai découvert un chemin qui menait plus haut dans la montagne et j’ai décidé d’aller l’explorer.
J’ai continué à marcher tranquillement quand j’ai entendu des voix et des rires derrière moi. Je me suis arrêté et deux jolies jeunes femmes se promenant sur le chemin sont apparues. Elles étaient vêtues de leurs costumes traditionnels portant des paniers chargés sur leur dos. Elles revenaient probablement de travailler dans la rizière.
Elles sont venues vers moi en souriant et riant. Nous ne pouvions pas communiquer, mais j’ai réussi à obtenir leurs noms avec les quelques mots que je connaissais dans leur langue natale. Après avoir échangé quelques mots de base, elles ont commencé à marcher. Voyant que je n’avançait pas, elle me firent signe de les suivre.
Elles m’ont emmené dans leur village qui était en fait un peu plus loin sur le chemin, où j’ai rencontré leur famille souriante. Nous avons échangé que quelques mots, mais beaucoup de rires. Ce fut une de ces expériences culturelles qui rendent les voyages si magnifiques. Lorsque je suis revenu à Muang Noi, j’appréciais encore plus l’endroit.